Si une armée ne croit pas en la cause pour laquelle elle est engagée à combattre, et si elle n’a pas la foi dans les organisations et les institutions qui émettent les ordres et directives, il y a de grandes chances qu’elle s’écroule à la rencontre d’insurgés bien armés et déterminés.
Ce message aussi bien que le rôle du leadership, de la morale et de la discipline à conduire des opérations de sécurité ont été les thèmes fondamentaux de la première journée du programme annuel du Centre de l’Afrique sur « La prochaine génération de dirigeants africains du secteur de la sécurité » adressé à environ 60 officiers militaires, de grade intermédiaire, et personnels civils spécialistes du secteur de la sécurité provenant de 30 pays africains.
Les participants aborderont l’importance du professionnalisme militaire, des notions d’éthique et de leadership dans le secteur de la sécurité et comment ces caractéristiques sont fondamentales à faire face aux menaces à la sécurité, actuelles et émergeantes, de l’Afrique, comme l’extrémisme violent, la piraterie et le trafic illicite. Cultiver ces qualités dans les secteurs de la sécurité des Etats africains est ancré dans une vision nationale légitime et dans les principes de la constitution qui définissent et renforcent les relations entre les civils et le secteur de la sécurité.
» Lire en plus: Armées africaines : Chaînon manquant des transitions démocratiques
Le participants ont tiré profit de l’expérience vécue fournie par les hauts responsables militaires africains, reconnus par leurs homologues pour leurs services distingués sur le continent, notamment le Général Lamine Cissé, coordonnateur des Nations Unies pour la réforme du secteur de la sécurité en Guinée et précédemment Chef d’état-major général des forces armées sénégalaises. Les participants ont entendu que l’aspect éthique du leadership dans l’armée repose sur :
- La modélisation des comportements par les chefs militaires qu’ils souhaiteraient que leurs subordonnées suivent
- Des chefs militaires se portant défenseur de la justice et ayant le courage moral de montrer les erreurs ou les faux pas aux officiers supérieurs.
- Reconnaître les demandes intellectuelles d’organiser, de former, d’entraîner et d’équiper les forces militaires à exécuter les missions qui leur sont assignées.
Un autre enseignement important souligné a été que lorsque le régime politique est dominé par certains groupes aux dépens d’autres, et lorsque ces inégalités sont amenées dans le corps militaire, l’armée perd sa cohésion et devient sujette à une rupture systématique de la discipline. Lorsque ceci se produit, la capacité à mener des opérations militaires efficaces s’érode de façon dramatique.
Les participants ont été encourages à lire le Rapport d’analyse N°6 du Centre intitulé « Pour la professionnalisation des forces armées en Afrique » rédigé par le Colonel en retraite Emile Ouédraogo, pour une discussion plus ouverte sur ces thèmes.
En plus: la professionnalisation des forces armées leadership